152 entraves recensées à ce jour (20/07/2025)
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Le 23 mai 2025, la mairie de Mayenne adopte un arrêté qui interdit le Bal des Ardentes pour des risques de troubles à l’ordre public. L’événement était prévu à la Visitation, un ancien couvent désacralisé devenu la Maison des Associations de la ville de Mayenne. Des groupuscules d’extrême-droite ont mené une campagne de cyberharcèlement et de disqualification pour annuler l’événement. Les associations Tribu et le Kiosque dénoncent alors une atteinte à leur liberté d’expression. Elles sont contraintes de rembourser les spectateurs, mais travaillent avec la mairie pour sa reprogrammation en 2026.
Pour dénoncer l’inaction de l’Etat français face au génocide en cours et alerter sur l’urgence humanitaire dans la bande de Gaza plusieurs associations de défense des droits humaines ont teinté de rouge la Fontaine des Innocents. Suite à cette action, le Maire de Paris Centre annonce porter plainte et propose de supprimer les subventions des associations.
L’Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans (Inter-LGBT) est un collectif d’associations qui organise notamment la Marche des Fiertés parisienne. Pour l’édition 2025, le collectif a choisi de mettre en avant sur une affiche la lutte contre “l’internationale réactionnaire”. Le visuel a provoqué de nombreuses réactions. Sur les réseaux sociaux, internautes et personnalités publiques ont disqualifié l’association et parfois tenu des propos violents. La ministre Aurore Bergé demande le retrait de l’affiche et la fin du partenariat avec la DILCRAH. Valérie Pécresse coupe 50 000 euros de subventions de la Région Ile-de-France. D’autres partenaires financiers privés annoncent retirer leurs subventions ce…
Fin avril 2025, l’association Mix’arts apprend que le Conseil départemental de l’Isère, partenaire depuis 2019 de leur festival Bien l’Bourgeon, rejette sa demande de subventions. Ce retrait de financement à hauteur de 4000€ est motivé par la programmation de l’artiste Médine. L’association n’a pas souhaité faire un recours contre le conseil départemental de l’Isère, mais alerte publiquement d’une atteinte à sa liberté de création.
A Lyon, alors que la Commission du Fonds pour le Développement de la Vie Associative (FDVA) avait donné un avis favorable, l’association Alternatiba Rhône se voit refuser 3500 euros de subventions par la préfecture. D’après témoins, la secrétaire générale de la préfecture du Rhône et préfète pour l’égalité des chances aurait évoqué en commission le non-respect du contrat d’engagement républicain (CER) pour justifier ce refus de subvention. Pour la préfète, les actions de désobéissance civile ne respectent par le CER. En l’absence de réponse de la préfecture à ses sollicitations, l’association a déposé un recours devant le juge administratif.
En mars 2025, sept associations environnementales rhodaniennes interpellent les élus locaux sur les risques économiques et environnementaux d’un projet de port fluvial à Anse. Suite à ce courrier, le Conseil départemental vote une suppression de subventions de 82 000 € pour trois d’entre elles. Le président qualifie les organisations “de danseurs aux pieds nus” et annonce que les associations partenaires de la politique environnement naturel sensible ne doivent pas critiquer les projets de la collectivité.
Épinglée par la Cour des comptes pour sa mauvaise gestion financière, la mairie de Noyon annonce aux associations en septembre 2024 des baisses de subventions. Les associations de la ville, club de Judo en tête, se lancent dans une mobilisation pour contester la politique de l’édile. En mars 2025, le club de Judo apprend qu’il perd l’entièreté de ses subventions municipales. Interpellée sur les critères d’attribution en Conseil municipal le 9 avril, la majorité de Noyon avoue que les raisons sont politiques et justifie les coupes sèches par des critères “éthique”.
En juillet 2024, l’association Optim’ism, qui valorise l’insertion par l’agriculture biologique et la défense de l’environnement, soutient publiquement le candidat du Nouveau Front Populaire lors des législatives anticipées. Suite à ce soutien, l’association reçoit une lettre du président de Lorient Agglomération et maire de Lorient qui déclare vouloir tirer “toutes les conséquences” de ce positionnement.
Depuis sa création en 2019, le collectif féministe La Brigade du Respect peint au pochoir des slogans d’empouvoirement féministe dans les rues de la Métropole Européenne de Lille. A l’occasion des élections législatives de juin 2024, le collectif entreprend une opération politique dans toute la métropole afin d’inviter au vote. À Tourcoing, deux membres du collectif et une personne alliée sont interpellés par la police pendant cette opération. Après une audition libre, les personnes reçoivent une amende de 770€ début juillet et demandent une remise gracieuse à la maire. Resté·es sans réponse, les militant·es sont convoqué·es et se rendent au…
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Vous n’êtes pas seul !
La méthode d’administration de la preuve instituée par l’Observatoire est décrite page 15 du rapport inaugural « une citoyenneté réprimée », elle consiste en trois niveaux d’administration de la preuve.
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Reconnaissance de l’existence de l’attaque par ses auteurs
Reconnaissance explicite par les auteurs de l’attaque. Il s’agit des cas où ceux-ci reconnaissent – parfois publiquement et de façon assumée – avoir voulu restreindre la liberté d’expression civique d’une association ou la sanctionner pour une action ou une prise de parole jugée problématique ou trop critique.
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Preuves attestant du lien entre action associative et décision d’entraves
Documents établissant un lien entre l’action associative et la décision d’entrave. Même sans reconnaissance publique, des éléments matériels (emails internes, procès-verbaux, articles de presse rapportant des propos tenus) permettent d’objectiver la sanction.
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Éléments attestant d’une forte présomption de sanction
Quand les preuves directes manquent, un faisceau d’indices (témoignage de la victime, régularité des attaques, lien temporel entre une expression critique et la sanction) concordants permet de qualifier l’entrave. L’Observatoire n’intègre pas les cas fondés uniquement sur le témoignage associatif, mais retient ceux où les indices contextuels sont suffisamment probants.